mercredi, décembre 20, 2017

La Compagnie danoise des Indes occidentales et de Guinée


La Compagnie danoise des Indes occidentales et de Guinée s'établit sur l'île de Saint-Thomas en 1672, s'étendant jusqu'à l'île Saint-John en 1683 (une annexion conflictuelle avec le Royaume-Uni jusqu'en 1718), et racheta l'île de Sainte-Croix à la Compagnie française des Indes occidentales le 15 juin 1733. En 1754, les îles furent revendues au roi du Danemark, devenant des colonies royales danoises administrées par un gouverneur.


Pour exploiter les îles avec les plantations de canne à sucre, le royaume du Danemark, comme les autres puissances européennes introduit des esclaves en provenance d'Afrique dès 17631. Les dures conditions entrainèrent une révolte en 1733 très durement réprimée1.

Pendant les guerres napoléoniennes, les îles furent occupées par les Britanniques ; d'abord de mars 1801 jusqu'au 27 mars 1802, puis de décembre 1807 jusqu'au 20 novembre 1815 où elles furent rendues au Danemark.

La traite négrière dans les possessions danoises sera interdite en 1792, le Danemark étant le premier pays à l'interdire2 mais l'esclavage ne sera lui aboli sur les îles antillaises danoises qu'en 18481. L'économie des îles basées sur la culture de la canne à sucre périclite alors1, de nombreux colons quittent les îles et le royaume Danois se désintéresse alors de ses possessions antillaises.

Le 12 décembre 1916, les îles furent vendues contre 25 millions de dollars US aux États-Unis d'Amérique, intéressés par leur position stratégique proche du canal de Panama. L'administration danoise se termina officiellement le 31 mars 19173.

Avant 1917, les langues parlées étaient un créole français proche de celui de Sainte-Lucie, l'anglais et l'espagnol, mais le danois était peu parlé, et surtout utilisé dans l'administration, ou par des Danois. 

dimanche, novembre 26, 2017

En Libye on vend comme esclaves des jeunes africains


En Libye on vend comme esclaves des jeunes africains que la misère a jetés sur les routes .On fait semblant de découvrir l' esclavagisme en Afrique,un peu d'histoire pour rappeler que depuis 652 et même avant cela n'a jamais cessé.
Il est grand temps à ce que l’on ouvre une des pages des plus sombres et plus sanguinaire de l’histoire du monde arabo-musulman : Leur "génocide voilé"
Nous ne devons pas cacher certaines vérités. Les Arabes lors de leurs premières conquêtes en Afrique amenèrent avec eux beaucoup de malheurs. Dix-sept millions, oui 17 millions, d’Africains furent razziés, capturés, massacrés, castrés et déportés vers le monde arabe,et l Afrique du nord dont la Tunisie. Les musulmans tenaient à la fois le Coran d’une main et les couteaux aux nuques de l’autre.

La traite négrière en afrique par les arabes a débuté dès le VIIe siècle et plus exactement en 652 lorsque l’émir et général arabe Abdallah Ibn Saïd a imposé aux Soudanais et au roi nubien Khalidurat, un « bakht » (accord), les obligeant à livrer annuellement des centaines d’esclaves. L’article 5 de ce bakht stipule clairement que les nubiens doivent «livrer chaque année trois cent soixante esclaves des deux sexes, qui seront choisis parmi les meilleurs de votre pays et envoyés à l’imam des musulmans» ! 

Trouvant ce commerce très juteux les arabes poussèrent leurs razzias jusqu’aux confins de l’Afrique noire d’est en ouest et du nord au sud. De Zanzibar (actuelle Tanzanie au bord de l'océan indien) à l'empire du Ghana en passant par l'empire du Mali. 

Bien que l’asservissement des peuples noirs remonte à la nuit des temps pharaoniques, ce n’est hélas, qu’avec les arabes qu’il prend une «dimension industrielle» puisque c’est en 652 donc, que pour la première fois la traite négrière sera inventée et planifiée par les Arabes. 

On croyait que ce mal absolu qui a plongé pendant plus de treize siècles des millions de peuples noirs dans les ténèbres s’était « officiellement » arrêté au début du XXe siècle, avec une primeur pour la Tunisie du XIXe siècle qui a aboli en premier l’esclavage en 1846. Mais voila que les libyens retrouvent ces ignominieux réflexes et que de temps en temps, et cela dans un incroyable silence assourdissant des pays africains ,l ONU ,l Europe...Nous entendons qu’ici ou là, au Soudan, en Arabie ,Qatar ,Koweit .. et surtout en Mauritanie, que certains s’adonnent encore à ce rite moyenâgeux. 

Ces derniers auront ainsi ouvert en premier une longue période de tragédies faites d’humiliations, de sang et de morts et ils seront hélas, les derniers à la refermer soit disant officiellement au siècle dernier.

C'est en regardant l histoire en face que nous pourrons guérir de nos tares et intégrer enfin l'Histoire de l'Humanité qui se fait sans nous. Pardon à toutes nos sœurs et à tous nos frères africains. Nous aussi on est en colère !

lundi, octobre 16, 2017

GUADELOUPE : les 4 dépôts d’immigrants arrivés de l'Inde


- DARBOUSIER (MACTe)
- FOUILLOLE (uNIV)
- CARENAGE (Bas-de-la Source)
- FORT-DELGRÈS (Basse-Terre)

Aux points de départ en Inde, Pondichéry par exemple, il existait un dépôt des émigrants. De même, dans les colonies sucrières d’arrivée, la Guadeloupe par exemple, il existait un dépôt des immigrants.

C'était le tout premier endroit de son nouveau pays que foulait l’immigrant indien, son tout premier contact avec son nouvel univers de vie et de travail, le lieu de la transformation du passager de coolie-ship en futur résident indien en Guadeloupe (ou Martinique, Guyane, Réunion).

Ce "sas" était tout d’abord le lieu d’accomplissement de formalités d’arrivée et d’entrée sur le territoire guadeloupéen, formalités administratives et médicales.
Il fallait en effet, livrer au colon qui en avait préalablement "passé commande" à l’Administration de la colonie, une "marchandise" de bras d'Inde franche et loyale...

Dit moins brutalement, on devait évaluer médicalement notamment, que l’immigrant ne serait pas inapte au dur travail pour lequel la filière agricole guadeloupéenne d’alors le faisait venir, de si loin.

Il fallait aussi prémunir la population guadeloupéenne de tout risque de contagion épidémique par des passagers malades ; en cas de suspicion, avant toute autorisation de débarquer pour le dépôt des immigrants, le navire était envoyé en quarantaine, classiquement à Terre-de-Haut, dans l'archipel des Saintes.

Au plan administratif, n'oublions pas que, travailleur immigré, l’Indien avait en Guadeloupe le statut d’étranger, à tout le moins celui qui était en provenance de l’Inde anglaise.

Celui qui était issu de la juridiction de Pondichéry, pour français qu’il était, ne jouissait pas de la qualité de citoyen comme le Guadeloupéen d’après l'abolition de l'esclavage en avril 1848. Sa condition était celle de sujet et travailleur.
Il faudra pour ce cela change, attendre... 1923 ! 

L'aboutissement du long combat politique de Henry Sidambarom pour les droits civiques et la reconnaissance comme citoyen français pour ces "sujets-travailleurs", par le gouvernement de Raymond Poincaré.

A ce double titre, c’est donc dans le dépôt des immigrants que s’enclenchait la procédure de mise en conformité du sujet avec les règles "ad hoc" de la Guadeloupe de l’époque, pour la durée de son engagement et en prévision de son séjour en terre guadeloupéenne.

À partir de la convention franco-britannique du 1er juillet 1861, l’immigration post-abolition réglementée sera désormais uniquement indienne. Mais l’institution de "dépôts" d’immigrants, indépendante de la nationalité, est antérieure.

On trouve trace de sa création dès 1855, pour des immigrants ne provenant pas uniquement de l'Inde (Congo, Chine, Annam...).

Sur l’essentiel, d’après les sources consultées, il semble qu’on puisse scinder en quatre phases l’histoire des dépôts d’immigrants étrangers exclusivement indiens à partir de 1861 soit :
1 — avant 1860 : 
Pas de dépôts d’immigrants clairement identifiés.

S’il est vrai que, dès 1855, les règlements administratifs locaux guadeloupéens évoquent clairement l’obligation de diriger les arrivants vers un lieu d’isolement, désigné ou validé par l’Administration de la colonie... on ne sait rien de la localisation de cet endroit.

Il sera précisé en 1859, qu’il s’agit d’un dépôt, toujours sans qu’on puisse le situer géographiquement ; on comprend cependant qu’il devait nécessairement être aux proches abords de Pointe-à-Pitre puisqu’à cette époque, il était fait obligation aux navires transporteurs d’immigrants de mouiller dans son port.
Il faudra attendre 1860 pour identifier le site dit d’Arboussier comme étant celui de l’installation de ce dépôt (une parcelle constitue aujourd’hui le terrain d’assiette du... MEMORIAL ACTe, eh oui !..)

2 — 1860 à 1867 : le dépôt de DARBOUSSIER
1860 n’est peut-être pas une année totalement neutre sur ces questions : c’est en effet, un an seulement avant que le consul britannique à Pointe-à-Pitre n’obtienne droit de regard (au titre de la convention franco-britannique alors en cours de négociation, qui serait signée le 1er juillet 1861) sur les conditions de débarquement en Guadeloupe de ceux des immigrants indiens qui étaient sujets britanniques.

En 1860, moyennant un loyer annuel de 4.639 francs de l'époque, la colonie de la Guadeloupe louera à son propriétaire un ensemble de terrains et constructions au lieu-dit d’Arboussier à la sortie de Pointe-à-Pitre, sur le chemin de la Source, dans un but explicite : "installer le cantonnement des immigrants à leur arrivée dans la colonie".

En 1867, le propriétaire vendra le site à la compagnie F. Cail & E. Souques, le plus puissant usinier de la Guadeloupe de l’époque, pour y construire la plus grande usine sucrière moderne des petites Antilles : la future usine Darboussier.
3 — 1867 à 1899 : le dépôt de FOUILLOLE.

Ce changement de propriétaire obligera à délocaliser le cantonnement des immigrants. Le Conseil Général de la colonie optera alors pour la pointe Fouillole, à moins d’un kilomètre de l’emplacement initial de Darboussier.
Du point de vue du Conseil Général, ce nouveau site n’offre que des avantages au regard de ce que l’on attend d’un "bon dépôt d’immigrants". De surcroît, le terrain appartient déjà à la colonie.

De fait, jusqu’à la fin de l’immigration réglementée, le dépôt de Fouillole sera le principal dépôt d’immigrants de la Guadeloupe.

De strict dépôt d’immigrants qu’elle est à l’origine, la structure dérivera insensiblement vers une sorte de polyvalence d’activités diverses, toujours plus éloignées de sa vocation initiale que seule préservera d’une dénaturation définitive l’indianité de ses usagers, par ailleurs très divers :
- des immigrants en attente d’un proche rapatriement.
- des immigrants devant être maintenus à disposition de la justice
- des immigrants engagés aux contrats résiliés et sans réengagements
- des immigrants sous le coup d’une décision de rapatriement d’office et en attente d’un navire
- des immigrants en situation de marronnage ou de vagabondage, en attente d’être remis à leurs engagistes
- des immigrants dont l’identité ne pouvait être immédiatement établie...

Après le 31 janvier 1889, il n’y aura plus de nouvelles arrivée d’immigrants indiens en Guadeloupe.

La fonction originelle de dépôt d’immigrants de la structure perdra sa raison d’être avec l’arrivée ce jour-là, des plus de 500 derniers immigrants indiens en Guadeloupe, débarqués du "Nantes-Bordeaux", le 93è et dernier coolie-ship arrivé en Guadeloupe.

En 1897, un rapport décrit une structure de dépôt quasiment vide d’immigrants, pas plus de cinq à dix personnes. Dès lors, autant fermer, orienter vers l’hospice les quelques immigrants indiens dont l’état de santé le réclame, et réaliser des économies budgétaires.

Cependant ce ne sera pas la décision politique, mais la fureur du cyclone du 7 août 1899 qui, en détruisant le dépôt de Fouillole réglera le problème : il ne sera pas reconstruit.

Néanmoins, jusqu’à 1906, ultime année des "convois de rapatriement", des navires continueront d’appareiller de Pointe-à-Pitre.

L’Administration de la colonie logera les Indiens en attente de rapatriement dans une petite maison qu’elle louait au CARÉNAGE à Pointe-à-Pitre.

4 — de 1890 à la 1è guerre mondiale, le dépôt de BASSE-TERRE
Un peu moins d’un an après la destruction par le cyclone du dépôt de Fouillole, il est décidé, le 30 juin 1890, de créer un dépôt d’immigrants à... Basse-Terre.
Ce choix peut surprendre eu égard à la décision déjà ancienne de faire de Pointe-à-Pitre le terminal portuaire guadeloupéen des ‘convois indiens’.
De façon exceptionnelle en 1881, les passagers du "Latona" et du "Syria" avaient été débarqués à Basse-Terre. Faute de sources, on suppose qu’à cette occasion l’actuel Fort Delgrès a pu faire office de dépôt d’immigrants.
On trouve trace du fonctionnement du dépôt de Basse-Terre jusqu’au début de la première guerre mondiale.

Au sortir du conflit il avait définitivement disparu et, avec lui, l’un des derniers témoins institutionnels de l’immigration réglementée en Guadeloupe.
À quand cette histoire dans les livres scolaires ?
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D'après les recherches de M. Jack Caïlachon, chercheur indépendant. Cf. son article publié le 15 octobre 2016.

mardi, août 22, 2017

MYTHE DE L’ECLIPSE SOLAIRE EN ÉGYPTE ANTIQUE

fresque du tombeau de Ramsès Ier (Père de Séthi Ier) montant le serpent Apophis (registre du bas) qui tente chaque nuit de s'opposer à la course de Rê sur sa barque solaire (registre du haut). Mais le dieu du Soleil est protégé par un autre serpent (Méhen) qui l'entoure sur sa barque et ici Râ étant Atoum durant la nuit combat Apophis.

Le périple de Râ sur sa barque solaire

La mythologie égyptienne est une abondance de cycles, la création du monde est un recommencement perpétuel en quelque sorte. Ré ou Râ, le dieu solaire, incarne ce principe fondamental de la vie qui naît, vieillie, meure et se régénère chaque jour. Il explique comment le soleil revient chaque jour éclairer le monde des hommes et le combat qu'il doit mener contre le puissant dieu serpent Apophis, dieu de la nuit et du chaos originel.

Suite à la création du monde, Râ s’était installé sur terre et la déesse Nout occupait le ciel. Chaque matin, Râ s’installait dans sa barque magique, et se lançait alors dans un long voyage de 12 heures durant la journée autour du monde afin d’apporter la lumière sur terre.

Sur son périple diurne il existe plusieurs versions, mais toutes s’accordent sur le fait que Râ passe par plusieurs phases durant son voyage. Tout d’abord il naît et sa naissance matinale Ré est représenté en tant que Khépri, un dieu à tête de scarabée qui est aussi appelé Khéper. Sa barque matinale est nommée barque-âdtet il navigue dans cette barque céleste jusqu'à l'heure de midi où il arrive au point culminant de sa course, son zénith. A ce moment-là il a évolué pour devenir Ré-harakhti ou Ré-Horus, le dieu à tête de faucon.

Le soir, après avoir parcouru son empire et le monde, il devient Atoum, un vieillard sur sa barque-meandjet, il arrive à la fin de son voyage de jour. 

Pour entamer son voyage nocturne périlleux il abandonne la barque solaire pour celle de la lune (mesketet) et c’est alors qu’il est absorbé par Nout qui l’avale littéralement avec sa bouche.

Ainsi, Râ est chaque soir absorbé par Nout, les rayons du soleil ne parviennent plus jusqu’aux humains et l’obscurité enveloppe la Terre. Durant son périple de nuit dans les ténèbres de la voie lactée et du monde des morts, Ré passe dans plusieurs royaumes, chacune de ces étapes marquent les heures de la nuit et les phases de la régénérescence de Râ. 

Juste avant le lever du jour c’est le moment fatidique de la lutte !

Tout d’abords Ré doit échapper au piège des anneaux d’Apophis, puis Apophis sous la forme d’un puissant serpent de de 450 coudées boit toute l'eau du Nil. Ré aidé de ses défenseurs et de la ruse d’Isis (selon les versions) emprunte une route secrète pour échapper à Apophis et triompher de la bataille et renaître au monde en laissant luire ses rayons solaire et reprendre sa barque solaire pour son voyage de jour.

Apophis perd chaque fois la bataille mais il arrive qu’a certaines occasions qu’Apophis attaque Râ en pleine journée, et parvient à renverser la barque magique. C’est ainsi que les Egyptiens de l’Antiquité expliquaient les éclipses de soleil.

Le voyage et les périples du dieu suprême Ré règle le cours des heures, des jours, des mois, des années et des saisons. Ce lui qui apporte l’ordre dans l’univers et rend la vie possible.


Emmanuelle Bramban

LÉGENDE DE L’ECLIPSE SOLAIRE CHEZ LE PEUPLE SHUAR (Amazonie)


Les amours d'Etsa et Nantu

"Dans un mythe des Indiens shuars d'Amazonie, Etsa, le soleil, est fils du Créateur. Celui-ci prend de la boue qu'il souffle, depuis sa bouche, sur Etsa endormi. Cette boue devient une femme, la Lune (Nantu), à qui Soleil désire s'unir.

Mais Nantu, effarouchée, reste insensible aux avances d'Etsa. Profitant d'un instant de distraction de celui-ci (il est en train de décorer son visage pour mieux la séduire), elle s'envole comme une flèche vers le monde supérieur.
Là, elle peint aussi son visage, mais avec des traits noirs, avant d'escalader la voûte du ciel en grimpant comme un jaguar. Etsa, pour la rejoindre, obtient l'aide de deux perroquets et de deux perruches, qu'il attache à ses poignets et genoux. Les oiseaux s'envolent et l'emmènent jusqu'à Nantu. Une violente dispute éclate entre eux.

Sous l'empire de la colère, Etsa finit par frapper Nantu: c'est une éclipse de lune.

Puis Nantu reprend le dessus: c'est une éclipse de soleil. Mais le résultat de cette querelle, destinée à se reproduire, est la soumission de Lune à Soleil. 
Nantu, vaincue, pleure, et son visage devient rouge: c'est la pluie, qui survient quand la lune est rouge.

Etsa et Nantu finissent par se marier et s'unir sur les bords du fleuve Kanusa.
Enceinte de Soleil, Lune croît. Elle donne naissance à un enfant, Uñushi («le Paresseux»), ancêtre des Shuars, bientôt accompagné de toute une suite de frères et des dont le dauphin amazonien, le pécari, et surtout une jeune fille, Manioc, amie et compagne intime des shuars."

Source : Les cahiers de l’Unesco, Le Soleil mythes anciens et technologies nouvelles

LÉGENDE DE L'ECLIPSE SOLAIRE DANS LES CIVILISATIONS INCAS


Le Puma céleste et La chute de la Lune

Les peuples incas, tout comme les peuples mayas et aztèques vouent de véritables cultes au soleil, des temples, des prières lui sont dédiés. 

Dans la mythologie inca le soleil est la divinité suprême, la plus importante, c’est l’inti. Source de chaleur et de lumière, l’inti est le protecteur du peuple inca. Les empereurs incas se réclamaient d'ailleurs de sa descendance, ils étaient les représentants d’inti sur terre. 

Mama Killa la déesse lune, des fêtes et des mariages est aussi célébrée chez les Incas et selon les légendes est soit la femme d’Inti, sa sœur ou sa fille. Aussi les éclipses solaires et lunaires anciennement plongeaient les peuples dans la peur voire la terreur.

La légende La chute de la Lune 

C’est la légende de l’éclipse de lune chez les incas.
Selon la culture populaire, les éclipses de Lune ont lieu quand la lune trop profondément endormie sort de son chemin habituel et risque soit de tomber, soit de se perdre ou d’être mangée par un monstre affamé.

Lors des éclipses le but était de de faire revenir le soleil ou la lune au plus vite en faisant le maximum de bruit en tapant sur les tambours, les casseroles, en faisant les chiens aboyer et crier les enfants pour réveiller la lune.

La légende du Puma céleste 

Le moment de l’éclipse solaire est le moment fatidique ou le fils de Viracocha, Inti le dieu Soleil est dévoré par le représentant des dieux des montagnes le Puma céleste, un félin monstrueux dont la colère et les rugissements provoquent orage et tonnerre. Ses yeux déclenchent les éclairs. Le Puma céleste dans les peuples andins incarne également la force et le courage des êtres surnaturels.

Quand se produit l’éclipse du soleil, les runas, les paysans andins et toutes les personnes du peuple devaient faire le plus de vacarme possible pour effrayer et chasser le Puma céleste, afin qu’il retourne dans ses contrées et laisse l’inti tranquille.

L’éclipse du soleil dans les croyances des peuples incas est un moment de bataille entre Inti et le Puma céleste, entre le Ciel et la Terre.


Emmanuelle Bramban

samedi, mai 27, 2017

Le 27 mai 1848 - Abolition de l'esclavage en Guadeloupe...



Le 27 mai 1848, l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe est décrétée en Guadeloupe...

dimanche, mai 21, 2017

Jardin-nègre, ça correspond à quoi ?


"Je vous avais dit ci-devant, parlant du grage, que le code noir avait interdit en 1685 la pratique des jardins que le maître donnait aux nègres, énumérant plutôt une liste d’aliments à fournir aux esclaves chaque semaine. Seulement constatant qu’en général les maîtres ne donnaient pas suffisamment à manger aux esclaves et voyant que de toute manière cette tradition du jardin-nègre sur l’Habitation avait fini par prendre aux yeux de ces derniers une importance considérable, le gouvernement royal du Roi-soleil avait généralisé cette mode plutôt que de continuer de l’interdire, d’autant qu’elle symbolisait en outre l’illusoire idée d’une perpétuation de la petite paysannerie africaine sous les tropiques. L’ordonnance du 17 octobre 1786 finit par rendre obligatoire l’existence de ce jardin. « Il sera distribué à chaque nègre ou négresse une petite portion de l’habitation pour être par eux cultivée à son profit, ainsi que bon leur semblera». Mais, s’entend, cela ne dédouanait pas le maître du devoir de nourrir ses différents ateliers d’esclaves.


Les nègres ont toujours été attachés à leur petit bout de terre comme à la prunelle de leurs yeux. Les propriétaires d’esclaves le comprirent bien vite et s’en servirent comme d’un outil de chantage, une espèce de soupape de sécurité, menaçant presque quotidiennement d’enlever le lopin de terre à ceux des esclaves qui n’étaient pas sages et obéissants. Et vu qu’à l’époque rien n’était plus dégradant que de se faire punir de la sorte, cela contribua de la tranquillité du maître.

Maintenant il y a une nouvelle évolution puisque la loi de 45 prévoit que chaque esclave devra disposer d’un jour dans la semaine pour travailler à son compte. Je déduis que cela réaffirme implicitement qu’il ait un jardin."

Josépha Luce

vendredi, mai 19, 2017

Connaissons-nous vraiment l'histoire du pays Martinique?



Date : dimanche 26 mars 1848 – Lieu : St Pierre – Contexte : arrivée de nouvelles fraiches de France. C'est en effet le dimanche 26 mars 1848 que la Martinique apprend que le roi Louis-Philippe a abdiqué en France, la République est proclamée là-bas. L'espoir d'une abolition prochaine de l'esclavage renaît. Le 2ème fait le plus important qui va déclencher les évènements du 22 mai date du lundi 10 avril : c’est ce jour-là en effet qu’arrive en Martinique le décret du 4 mars de Victor Schœlcher stipulant que « nulle terre de France ne peut plus porter d’esclaves ». À compter de cette date, les esclaves ne tiendront plus en place.

Jeudi 18 mai 1848 - Lieu : Habitation Laguigneraye (Robert) - Contexte : Le béké Laguigneraye essaie de renvoyer tous ses esclaves qui ne veulent plus obéir - Extrait : " - Il veut bien, mais les esclaves refusent catégoriquement de quitter l’Habitation.

- Il les avait donc congédiés ? Tu veux dire que ces derniers se comportent maintenant en maîtres des lieux ? 
- Ce n’est pas exactement cela, mon cher Jacques. Chez lui, les esclaves essayent d’obtenir quelques attributs de liberté avant l’heure. La semaine dernière, ils ont donc décidé de ralentir la cadence, le temps de négocier. Laguigneraye a refusé tout préalable. Et dans la foulée, il a cherché à réquisitionner les troupes pour une intervention d’envergure.
- Tout comme Duclary…
- Exact ! Mais au gouvernement, la solution ne passe toujours pas. La troupe n’a donc pas été envoyée. Il a ensuite essayé de se débarrasser de trois ou quatre fortes têtes, ceux qu’il considère comme étant les meneurs, en prononçant leur exclusion de l’atelier et leur expulsion définitive de l’Habitation. Toujours niet. Ceux-là n’ont pas voulu partir. Ils ont le soutien des autres. Et maintenant, tous les esclaves roulent au diapason. Ils revendiquent la case et le jardin, disant que Schœlcher a fait cette promesse, et que d’ailleurs, Perrinon arrive bientôt pour leur rendre justice en ce sens... Lundi matin, Laguigneraye leur a laissé entendre, reprend l’employé du gouvernement, qu’il allait se débrouiller sans eux, et qu’ils pouvaient aller se faire voir ailleurs ! 
- Drôle d’attitude pour une drôle d’histoire. Je ne vois pas comment il pourra se débrouiller, s’il renvoie ses esclaves. À part en essayant de tout faire lui-même !
- Une autre idée lui trottait dans la tête. Il est simplement descendu au bourg, au Robert, a ratiboisé toutes les rues et a dégoté presque une trentaine de journaliers, des gens de manœuvre. Entre autres des esclaves en location, des libres de fait, ou autres hommes de couleur libres de modeste condition. Il a ensuite rappliqué à l’Habitation et a distribué les tâches. Durant tout ce temps, les esclaves de son atelier restèrent bien sagement dans leur case...Laguigneraye croyait s’en tirer à bon compte. Pourtant quand les ouvriers s’avancèrent vers la cannaie, les esclaves sortirent tous et les approchèrent. 
« - Que faites-vous ? », demandèrent-ils.
« - Nous nous apprêtons à couper la canne pour monsieur Laguigneraye. »
« - Vous allez couper les cannes ? »
« - Oui ! »
« - Faîtes ! Mais nous, qui sommes là, vous promettons de vous couper tous tant que vous êtes, pareillement que les cannes pour lesquelles vous êtes venus. On vous coupe les jambes, comme on fait avec le pied de canne, et la tête, comme on fait avec l’amarre de la canne. Vous serez sans pieds, sans tête. »

 Date : vendredi 19 mai 1848 - Lieu : Habitation Laguigneraye (Robert) - Contexte : Le béké Laguigneraye essaie de renvoyer tous ses esclaves qui ne veulent plus obéir. 

En réponse à une question posée par Emmanuel Clément à propos du jeudi 18 mai 1848 (« Comment cette histoire a-t-elle finie ? ont-ils pu tenir jusqu'à l'abolition ? »), il faut savoir que les esclaves de l’habitation Laguigneraye ont tenu bon jusqu’à la fin. D’ailleurs le lendemain vendredi 19 mai 1848, ils ont passé leur journée à diligenter des émissaires sur les habitations proches en vue d’une action commune. C’est ainsi qu’ils ont pu faire cesser le travail à l’habitation de Sanois sur les hauteurs de Trinité, mais également sur deux autres habitations de la région du François et une au Gros-Morne. Ce sont ces mêmes esclaves qui vont lancer une opération le 23 mai depuis le Robert en vue d’une descente sur Fort de France en passant par le Vert-Pré et le Lamentin, avec comme objectif final de rejoindre d’autres esclaves venant de Trinité et Gros-Morne (qui les attendraient sur les hauteurs de Redoute), tout cela pour aller libérer l’esclave Bouliki. 

Autre fait important en ce vendredi 19 mai, les esclaves de l’habitation Ste Philomène (habitation appartenant à Duchamp) vont passer leur journée à extraire des maniocs du jardin-nègre de Romain (Romain était un esclave de l’atelier), avec comme objectif d’organiser un « grage » le lendemain soir (samedi). Dans le 4ème volet de demain samedi, nous verrons comment cette opération de « grajage » des maniocs de Romain va être l’élément déclencheur des émeutes de la journée du lundi 22 mai 1848.


Josepha Luce

dimanche, mars 19, 2017

Conneries

Sur ATV, au journal de 19h :" les colons ont importés le cochon sauvage pour nourrir les esclaves qui s'étaient échappés". Ils va vraiment falloir les sanctifier : Ils ont partagés leur culture, ..., et fait en sorte que les esclaves marrons ne meurent pas de faim. Trop gentils !!! "

M. Symphor 


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Réponse  de Josépha Luce 

 Ce fut exactement le contraire. Lorsque les colons sont arrivés en Martinique, on trouvait des cochons sauvages. Mais deux ou 3 décennies plus tard, la voracité légendaire de ces mêmes colons avait occasionné l'extinction de la race des cochons sauvages (qui avaient été introduits par les Espagnols), de même que les perroquets, diable, lamantin, lézard... De toute façon tout le monde sait que le colon exécrait le marron, et tout esclave qui donnait la moindre bouchée de manger à un marron était puni d'un quatre-piquet plus ou moins long puis jeté dans la geôle d'habitation. Par conséquent, je ne vois pas trop bien comment ils leur donneraient à manger en même temps!

jeudi, mars 16, 2017

colonisation et nazisme


Olivier Mukuna : Après la commémoration française de « l’abolition de l’esclavage», à laquelle participait Nicolas Sarkozy, que pensez-vous d’une de ses déclarations : « La France n’a pas à rougir de son histoire. La France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide … La vérité c’est qu’il n’y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le monde qui ait tant œuvré pour la civilisation, le développement et si peu pour l’exploitation » ?

Jacques Vergès : C’est évidemment un discours de candidat… La question n’est pas de rougir ou même de se repentir. Il s’agit d’autocritique. La repentance évoque la religion ; l’autocritique, une attitude responsable. Simplement se dire : Voilà ce que nous avons fait et cela a aboutit à une catastrophe. Quelles erreurs, quelles fautes avons-nous commises pour en arriver là ? L’autocritique reste à faire pour l’esclavage, mais aussi pour la colonisation qui a commencé au 19ème siècle. Une période de printemps des peuples en Europe, mais de grands malheurs pour ceux d’Asie et d’Afrique. Pourquoi ? Parce qu’on a justifié par la science l’infériorité de ces êtres humains.
On convoqua Darwin pour asseoir une sélection naturelle selon laquelle les plus aptes doivent triompher des plus faibles. Darwin lui-même - qui possédait des qualités humaines -, déclare : « A l’échelle des siècles, il est évident que beaucoup de civilisations arriérées vont disparaître ». Sur cette base, nous, les Européens, avons estimé avoir des droits sur ces peuples jugés inférieurs. Le droit de conquérir leurs terres, le droit de les faire bosser pour nous et le droit de les détruire…

Lorsqu’on parle de génocide, on oublie souvent la Tasmanie. Par définition, cette île au large de la Nouvelle-Zélande était peuplée de Tasmaniens. Il n’y en a plus ! La dernière Tasmanienne est morte en 1877. Les colons anglais les chassaient au fusil et avec des chiens. En Australie, les Aborigènes n’étaient pas représentés. Les Anglais considéraient que ce peuple faisait partie de la faune. 

Pour les animaux, on procède à une estimation, pas à un recensement…

Olivier Mukuna : Selon Sarkozy et d’autres, la France a davantage développé qu’exploité ses ex-colonies…

Jacques Vergès : Dans les colonies françaises, il y avait surtout le travail forcé… Prenez des modèles de réflexion subtile et modérée comme Tocqueville. 

Cet auteur de textes très intéressants sur la fin de l’Ancien régime et la démocratie américaine disait aussi : « Avec les Arabes, il faut savoir brûler les récoltes, razzier les villages, faire prisonnier les femmes et les enfants » ... 

Dans les années 20, Léon Blum, ce parangon du socialisme démocratique, écrivait : « Les races supérieurs ont des droits et des devoirs envers ceux qui ne sont pas parvenu au même degré de civilisation » … 

En 1936, le docteur Schacht, grand bourgeois, banquier puis ministre des finances d’Hitler, rend visite à Léon Blum. Il lui dit : « Je suis opposé à un empire colonial en Europe ». C’est-à-dire à un système colonial visant des Blancs. « Mais je suis favorable à ce que l’Allemagne recouvre des colonies en Afrique », ajoute-t-il. Blum répond : « Je suis d’accord avec vous. Je vais intervenir auprès des Anglais afin qu’ils vous restituent certains territoires africains ».

Olivier Mukuna : Dans votre dernier livre (1), vous écrivez : « La colonisation est la matrice du nazisme ». Une affirmation qui provoque pour le moins débat…

Jacques Vergès : Bien sûr. Un exemple : A l’époque d’Hitler, il y avait toujours un SS silencieux qui notait les propos de table du Führer. Le culte du chef l’imposait. A la libération, ces carnets ont été saisis par les Russes, puis ont été publiés et traduits en Anglais et en Français.

En 1941-42, lorsqu’Hitler envahit la Russie, il dit : « Nous devons faire avec les Slaves ce que les Américains ont fait avec les Indiens : les chasser des villes et les obliger à vivre dans des lieux reculés ». 

En 1943-44, la défaite arrive et les yeux du futur vaincu s’ouvrent. Hitler dit: « J’aurai dû exiger l’indépendance des pays d’Afrique du Nord pour que le feu prenne dans tout le monde musulman ». Il ajoute : « Les Chinois et les Japonais sont aussi civilisés que nous et peut-être l’étaient-ils avant nous ».

Au départ, Hitler se veut le continuateur des colonialistes. Hanna Arendt et Aimé Césaire le constatent aussi. Dans son Discours sur le colonialisme, Césaire écrit : « Quand M. Hitler s’est mis à éructer, cela vous a étonné en Europe. Nous, pas ! C’était le même discours que nous tenaient nos maîtres, sauf qu’eux pensaient que ces procédés colonialistes ne s’appliquaient qu’aux Arabes, aux Nègres ou aux Coolies et non pas à d’autres Blancs »... Il n’y a pas de doute : le nazisme est l’enfant du colonialisme.

[Paris Match Belgique, Bruxelles, 2007].
(1) « Que mes guerres étaient belles », Editions du Rocher, 2007.

lundi, février 27, 2017

LE CÉLÈBRE CARNAVAL CARIBÉEN DE BARRANQUILLA (Colombie)


Le Carnaval ancestral de Barranquilla la caribéenne est très important en Colombie, il est le plus important événement culturel du pays. C'est le troisième carnaval mondial juste après celui de Rio et Venise.

Depuis 2003 il est classé « chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité » il a ensuite été inscrit en novembre 2008, sur la liste représentative du « patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l’UNESCO. »,
Ses origines sont très anciennes, il exhale des rites , rythmiques, instrumentations et danses afro-indigènes. Très riche en couleurs il est une des merveille carnavalesque.

D'un point de vu calendaire il se déroule lors des jours gras avec des festivités s'étalant sur une semaine, mais toute la phase préparatrice en elle même dure plus d'un mois et débute dès le mois de janvier comme de nombreux carnaval de la Caraïbe. 

Il a ses personnages traditionnels, ses reines, son roi Momo...

Le Carnaval de Barranquilla débute par « la Bataille de Fleurs », qui est un défilé populaire , de nombreuses parades s'en suivent dont la Gran parade comparses. Il s'achève avec l'enterrement symbolique de « Joselito Carnaval ».

Emmanuelle Bramban









mardi, février 14, 2017

Devoir de mémoire : Souvenons-nous du : Massacre de la Saint-Valentin en Guadeloupe, le 14 février 1952


(Un odonyme local (Rue du 14-Février-1952) rappelle ces événements pour ne point les oublier

En 1952 a lieu un mouvement revendicatif impliquant des petits planteurs et colons sur l'ensemble de la Guadeloupe

Le 14 février 1952, dans la commune du Moule, est organisée une grève par les ouvriers de l'usine Gardel pour une hausse de leurs salaires. Des barrages avaient été érigés par les grévistes sur le piquet de grève. Les forces de maintien de l'ordre français sur place reçurent l'ordre de tirer sur la foule, le bilan est de 4 morts et 14 blessés. Ces événements sont connus à la Guadeloupe sous le nom de massacre de la Saint-Valentin.

Origine du mouvement

Le mouvement a commencé en novembre 1951 dans le nord Grande-Terre. Les revendications concernent alors la rémunération de la journée de travail et l’allègement des tâches sur les champs des békés. Les grévistes demandent que leurs salaires soient similaires à ceux des Français. Ils évoquent la loi du 16 mars 1946 qui faisait des colonies des Antilles des départements Français. Puis les revendications s'étendent à une augmentation du prix de la tonne de la canne à sucre.

Au début de l'année 1952, les grévistes reçoivent le soutien des fonctionnaires qui réclament la revalorisation de leurs salaires. Un appel à la grève générale est lancé sur l'ensemble de la Guadeloupe. L'ensemble des sites de production de la canne sont touchés : Petit-Bourg, Capesterre, Comté, Beauport, Bonne Mère...

Massacre

Le 11 février, les CRS prennent position dans la commune de Moule, qui accueille à l'époque, plusieurs usines de sucre et de distilleries de rhum et le seul port de la côte atlantique. Le 14 février 1952, les grévistes érigent un barrage à l’entrée du boulevard Rougé pour empêcher l’accès de l’usine Gardel aux charrettes de cannes à sucre.

Les CRS tirent sur la foule désarmée; 4 guadeloupéens sont tués : Constance Dulac, Capitulin Justinien, François Serdot et Édouard Dernon. 14 autres Guadeloupéens sont blessés. Certaines victimes n'avaient pas de liens avec les manifestants.

Mémoire

Chaque année des manifestations commémoratives sont organisées le 14 février par des organisations politiques et syndicales de la Guadeloupe. Une stèle est érigée devant le cimetière du Moule. Un odonyme local (Rue du 14-Février-1952) rappelle ces événements.

lundi, février 13, 2017

Une déclaration sur les bamboulas en Martinique au 19è siècle lorsque c'était le nom d'une danse

"Il faut que le Peuple change ses mœurs. Les habitudes de l’esclavage doivent disparaître à l’aspect de la liberté. Ainsi les charivaris, les boisbois, les bamboula, les piya, les violences quelconques ne sont plus de saison. Ils rappellent un passé que l’oubli dévore ; ce sont des anachronismes indignes du présent et surtout de l’avenir.

L’amour propre, toute fausse honte de céder à une volonté contraire, ne doivent pas être écoutés. Gardons-nous de fomenter de vieux levains sous prétexte de dignité personnelle.

Pardon, concitoyens, si je me permets de vous faire la morale. Vous avez le droit de me juger à votre tour, de me blâmer si j’ai tort ; mais si j’ai raison, vous m’écouterez car j’ai la confiance intime que je ne parle pas à des sourds.
Salut et fraternité.
Pory-Papy

Membre correspondant de la Société française pour l’Abolition de l’Esclavage.
Les Antilles, 1849
Saint-Pierre. Martinique."

dimanche, février 12, 2017

THE BRITISH EMPIRE : de l'esclavage à l'engagisme.


Au nombre des puissances esclavagistes européennes dès  première moitié du XIXème siècle, l’Angleterre fut précurseur en matière d’abolition (advenue en 1833 pour ses colonies) et, par voie de conséquence, également en matière d’engagisme post-abolitionniste, singulièrement indien : 1834, arrivée du premier convoi indien dans une colonie anglaise, l’Île Maurice.

Cette précocité fut tout de même facilité par le fait qu’existait à cette époque un immense Empire britannique des Indes – donc un vaste réservoir d’Indiens sujets britanniques susceptibles d’émigrer pour être engagés sur les plantations des colonies à sucre (entre autres) de l’Europe de par le monde, et d’abord de l’Angleterre.

Différentes raisons sont classiquement avancées pour expliquer qu’à cette époque - et plus largement encore à partir de 1860/1861 l’Angleterre ait facilité l’émigration et le recrutement de ces Indiens, sujets britanniques, vers ses colonies :
- En premier lieu, la nécessité de remédier à l’hémorragie de main d’œuvre anciennement servile enregistrée au lendemain de l’abolition de 1833.

- Egalement, la volonté britannique de tarir, par ce recours à l’immigrant indien, une traite négrière qui se poursuivait de fait sous le "pseudo" d’immigration africaine et en dépit de son interdiction formelle déjà ancienne.

- Mais il y avait sans doute également, au rang des mobiles - sinon des motifs – des autorités coloniales indo-britanniques, une possible préoccupation politique de "purger" quelque peu de son trop plein démographique dérangeant, un Empire britannique des Indes régulièrement frappé par des disettes meurtrières ; voire, sans doute aussi, exporter un peu de sa délinquance, de ses miséreux, de ses asociaux divers et variés, de sa marginalité et son agitation sociales.

Faciliter l’émigration pouvait y contribuer à la marge, et les plaintes récurrentes, qui émanaient des lointaines colonies d’immigration et concernaient la "qualité des convois", peuvent accréditer cette idée.

- Enfin, de façon plus conjoncturelle, des "événements" d’ampleur eurent lieu en 1857 qui paralysèrent durablement l’activité industrielle avec l’impact socio-économique et l’agitation sociale que l’on peut imaginer dans l’Inde populeuse du milieu du XIXème siècle ; dès lors, l’émigration peut avoir joué un peu comme "soupape de décompression" sociale, "voie de dégagement" d’une (petite) partie des Indiens "impactés" par la crise ouverte en 1857 dont, peut-être, quelques "indésirables".

Mais, cette année-là, l’émigration indienne post-abolitionniste n’était déjà plus une nouveauté depuis l’arrivée, en 1834 à l’Île Maurice, du premier convoi indien dans une colonie britannique !


Jack Caïlachon chercheur guadeloupéen en histoire, Février 2017.

mardi, février 07, 2017

QU'EST-IL ARRIVÉ AUX OLMÈQUES ?


Les Olmèques ont dominé le Mexique et l'Amérique centrale, il y a environ 3 113 ans avant l'an 1 jusqu'à environ l'an 400 de l'ère actuelle, alors qu'est-il arrivé aux descendants des Olmèques?.. Voici le fait choquant:
Les Olmèques s'étaient répandus dans les Amériques en fondant des colonies et en commerçant dans toute la région, dont quelques uns resteront au Mexique, où certains se mélangeront à d'autres peuples (une triste tendance qui a également conduit à leur disparition) tandis qu'une grande majorité quitteront leurs colonies pour retourner aux activités commerciales et maritimes entre l'Afrique et les Amériques au moment de la visite de Colomb.
Les descendants des Olmèques avaient également colonisé la vallée du Mississippi, le Texas et le sud-ouest des États-Unis, où ils deviendront plus tard victimes d'enlèvements pour l'esclavage lorsque l'édit papale avait décidé d'asservir tous les descendants de Ham trouvés dans les «Nouvelles Terres», c'est pourquoi aujourd'hui dans les Amériques, les communautés Noires présentes au Brésil et au Canada sont un mélange de Olmèques, de Washitaw, de Califunami (Noirs de Californie), de Yamassee, de Gwale, de Karib et d'esclaves Africains amenés aux Amériques après Christophe Colomb.
Les Olmèques n'ont jamais vraiment disparu , mais ont été seulement déplacés dans diverses régions de l'Amérique centrale (Amaruka) et du Mexique, où ils ont été transformés en esclaves aux "États-Unis".
Beaucoup de XI (Shi) (Olmèques, Mande) ont été victimes d'enlèvement pour l'esclavage et même si certains étaient restés au Mexique, la majorité des descendants des Olmèques (Washitaw) s'étaient déjà répandus dans toute les Amerukau (Amériques), où ils avaient colonisé la vallée du Mississippi (en Amérique du Nord), le Texas, le Sud-Ouest américain, les îles des Caraïbes (les îles Bermudes, la Jamaïque, Haïti, les Bahamas, la Trinité et la Barbade, etc.).
Ils se sont même installés sur l'île de Pâques et avaient également établi des colonies dans les îles des Caraïbes, où certains sont maintenant connus sous le nom d'Arawak, ces fameux indiens rencontrés par l'équipage de Christophe Colomb, cependant les derniers Arawaks survivants disparaîtront mélangés avec les Portugais, les Espagnols, les Britanniques et les «tribu Taino."
A ce propos, Alphonze de Qatrefages, anthropologue au Musée National d'Histoire Naturelle à Paris, avait identifié dans son livre "L'ESPÈCE HUMAINE" (1905) que "des habitants Noirs avaient été trouvés en petit nombre dans des régions isolées en Amérique, les Jamassi (Yamassee) de la Floride, les Charus du Brésil, les Caribeens Noirs de Saint-Vincent sur le golfe du Mexique, les Zuni Noir de l'Arizona et du Mexique actuel, en sont quelques exemples.

Dawidi Uchiwa

Source : "l'histoire des Africains-Olmèques" 1st book Bibliothèque
Hotep

A lire 

lundi, février 06, 2017

5 FÉVRIER 1694 CHUTE DE LA RÉPUBLIQUE MAWONE DE PALMARÈS AU BRÉSIL #BlackHistoryMonth


Palmares était l'une des plus importantes communauté mawone quilomobola au Brésil qui s'était auto-affranchie. 

Mais ce 5 février 1694 elle fut écrasée par l'armée coloniale portugaise qui a mené son offensive durant la nuit.
"Nuit du 5/6 février 1694 ;
Dans la nuit du 5 au 6 février 1694, le Quilombo dos Palmares tombe après 22 jours de siège.

Ce Quilombo fut le plus grand État créé par des esclaves fugitifs des 1606 dans le nord—est de la colonie portugaise du Brésil. Les colons portugais réagissent rapidement et des 1612 lancent une expédition militaire pour le détruire. Cette tentative sera vaine. Il faut attendre 1634 pour qu’une source portugaise mentionne Palmares comme une menace.À cette époque, la guerre entre le Portugal et les Provinces—Unies pour le contrôle du Brésil entraîne un afflux d'esclaves noirs fugitifs à Palmares.

A leur tour, les hollandais prennent conscience du danger que représente pour eux |'existence d'un État d'esclaves fugitifs. Il rassemble à son apogée entre 20 et 30 000 habitants, parmi eux les plus nombreux sont des esclaves noirs venus du golfe de Guinée mais, l’on y trouve aussi des métisses et des Indiens. Ce Quilombo était construit sur une base égalitaire. Le roi y était élu en fonction de sa capacité a diriger le pays. Il n’est donc pas abusif de parler d’une véritable république.

Sa puissance fut telle que les baronnies locales se sont accommodées de son existence. Le troc de marchandises s’installe comme pratique courante au grand dam de Lisbonne.

De fait, c'est l'ensemble d'un ordre social encore instable — la puissance portugaise sur le Brésil — qui est remis en question. Cela est inacceptable pour la couronne brésilienne. La seule solution possible est la destruction totale de Palmares.

Entre 1671 et 1678, plus de 25 expéditions militaires sont organisées par les Portuguais. Leur mission : détruire et saccager l'ensemble des infrastructures de Palmares, notamment les récoltes, défricher la zone afin de préparer une offensive d'envergure. Aucune de ces tentatives ne fut décisive tant les techniques de guérilla des défenseurs furent efficaces.

Les offensives finales eurent lieu à partir de 1692. Elles s'achèvent en 1694 avec la chute du Quilombo après plus de 65 ans d'existence. Le dernier roi, Zumbi dos Palmares, symbole de la lutte, continue de résister jusqu’à son décès en 1695. Le 20 novembre, da de sa mort est aujourd'hui férié dans de nombreux États brésilien, c'est le «jour de la conscience noire ». "

Source : Extrait de "A Gauche" N° 1466 du 29/01/2016 Massy place au peuple

vendredi, février 03, 2017

Une nouvelle date contre la traite des humains décidée par le Pape François autour de Ste Bakhita



Une nouvelle date contre la traite des humains décidée par le Pape François autour de Ste Bakhita : le calendrier commémoratif s'agrandit, et se politise avec la date du 8 février.

Communiqué :

"Le 8 février, fête de Sainte Bakhita, a été déclarée par le Pape François « Première Journée internationale de prière et de sensibilisation contre la traite des êtres humains. »

Qui était Ste Josephine Bakhita ? Elle est née au Soudan en 1869, dans une famille aisée. Alors qu’elle n’avait que 9 ans, elle fut enlevée par des négriers : vendue à plusieurs reprises, elle connut les atrocités d’un esclavage qui laissa dans son corps jusqu’à 144 cicatrices des sévices subis. Elle a enduré aussi des violences sexuelles. Malgré ses souffrances, elle gardait une grande bonté. Elle est arrivée en Italie dans les mains d’un marchand qui l’a donnée à sa fille comme esclave domestique. C’est là que Bakhita a rencontré le Christ en croix à qui elle s’est sentie identifiée. Elle est baptisée sous le nom de Joséphine.


Lorsque sa maîtresse quitte l’école-internat où elle se trouve avec sa servante-esclave, Bakhita refuse de l’accompagner sous l’argument qu’elle est une «enfant de Dieu », donc libre… La famille porte l’affaire devant les tribunaux et avec l’aide des sœurs canossiennes elle gagne la liberté. Alors elle devient sœur canossienne jusqu’à sa mort survenue en 1947. Dans le délire de sa maladie elle criait : « Desserrez les chaînes… elles sont si lourdes !

« Selon l’ONU, plus de 21 millions de personnes de tout âge, genre et condition, mais surtout des pauvres, sont exploités physiquement, économiquement, sexuellement et psychologiquement et vivent dans une servitude inhumaine et humiliante. C’est l’esclavage moderne.

En France cette traite prend la forme d’exploitation sexuelle, d’incitation au vol ou à la mendicité, de service domestique forcé et de trafic d’organes. Ailleurs, il se présente de plus comme mariage forcé, enfants casseurs de pierres, cueilleurs de cacao, porteurs, enfants miniers, enfants soldats, en servitude pour dettes, travailleurs agricoles, etc.

Quelques données de ce grand péché caché de notre siècle qui est la traite humaine :
- Plus de 2 millions d’enfants sont vendus chaque année pour être des esclaves sexuels.

- Toutes les 30 secondes une personne devient esclave dans le monde.

-  Actuellement un esclave ne coûte que $300, c’est pourquoi il y a davantage d’esclaves aujourd’hui que dans les années de la traite des Noirs. En Inde un enfant coûte moins cher qu’une vache.

- 50% des victimes de la traite humaine sont des enfants.

- Les trafiquants d’esclaves ont gagné 32 milliards de dollars en 2014.

En instituant cette journée contre la traite humaine, le Pape nous invite à prendre conscience de ce phénomène mondial et à nous mobiliser contre ce fléau, à passer de la conscience à la prière, de la prière à la solidarité et de la solidarité à l’action, en nous engageant pour que la traite et les nouvelles formes d’esclavage disparaissent de notre monde.

Begoña Iñarra, Sœur de Notre-Dame d’Afrique"

mardi, janvier 31, 2017

Retour des statues volés au Bénin après 117 ans


Un citoyen britannique a retourné deux statues spoliées au royaume du Bénin, il y a 117 ans lors de l'invasion du royaume du Bénin par les soldats britanniques.

Ce retour a entraîné des appels pour le rapatriement de d'autres trésors ayant subi le même sort de captation. 

La chambre des représentants, a invité le parlement britannique à intervenir dans les efforts du Nigéria pour le rapatriement des objets et oeuvres d'art dérobés qui sont dans plusieurs musées au Royaume-Uni.
La France qui a mené des opérations similaires dans les territoires qu'elles avaient sous sa domination devrait suivre cet exemple au lieu de se réfugier derrière des arguments fallacieux pour se dérober face à la légitimité des pays africains à exiger le retour les oeuvres d'art pillés. 
..........................
Photo : Mark Walker, petit-Fils du capitaine. Herbert Walker, devant le palais de l'oba (roi) du Bénin, dans l'état d'Edo, Nigeria.

En 2014, il a retourné des oeuvres et objets d'art en bronze pillés au cours de l'an 1897, durant l'expédition punitive dans le royaume du Bénin.

samedi, janvier 28, 2017

HISTOIRE CARIBÉENNE : LA RÉVOLTE DE BUSSA A LA BARBADE



BUSSA, (également enregistré en tant Bussa, ou Busso ou Bussoe) est né libre en Afrique, mais capturé puis amené à la Barbade pour travailler comme un esclave sur la plantation Bayleys dans la paroisse sud de Saint-Philippe (actuellement, la plantation de «Grande Maison» existe toujours et est devenue la résidence et studio d'enregistrement international du musicien Eddy Grant).
Sa date de naissance reste inconnue, mais on pense qu'il est arrivé à la Barbade en tant qu'adulte.

Sur la plantation Bussa a travaillé comme esclave domestique en tant que garde et n'a pas connu les difficultés intenses que les esclaves des champs enduraient.
Les esclaves domestiques généralement considérés par leur maîtres comme eux-mêmes au-dessus des esclaves des champs, certains allaient même faire part de révoltes d'esclaves à leurs «maîtres» dans le but d'obtenir des faveurs.
Bussa cependant, en dépit de sa position «privilégiée», a aidé à planifier des mois à l'avance la révolte.

Les révoltes d'esclaves sont nées d'une volonté forte pour renverser le plantocratie oppressive blanche et de revendiquer leur liberté. 

Dans la nuit du Vendredi Saint, 12 Avril 1816, les derniers préparatifs ont été faits pour la rébellion. Lors de cette réunion, il a été décidé qu'un mulâtre esclave Washington Francklyn était destiné à devenir le gouverneur de l'île. Dans la nuit du Vendredi Saint, 12 Avril 1816, les derniers préparatifs ont été faits pour la rébellion. Lors de cette réunion spéciale, il a été décidé qu'un mulâtre esclave Washington Francklyn était censé devenir le gouverneur de l'île.

Dans la matinée du dimanche 14 Avril, 1816 Bussa a conduit près de 400 esclaves des champs de canne. Plusieurs ont incendiés et des plantations Bayley à St Philippe et l'insurrection s'est propagée rapidement à Christ Church, St George, St Thomas, Sainte-Lucie et Saint-Thomas.

Les planteurs blancs ont été totalement pris au dépourvu. Les esclaves se sont battus vaillamment contre les troupes de la Première régiment des Indes occidentales et la rébellion s'est propagée de plantations en plantations jusqu'à environ la moitié de l'île qui a été en proie à l'insurrection. Il a fallu quatre jours pour les autorités afin de reprendre le contrôle.
Bussa a été tué dans la bataille, et les meneurs ont été exécutés.

Bien que la rébellion ai finalement échoué, elle n'a jamais été oubliée. En 1985, plus d'un siècle plus tard, la statue de l'émancipation a été érigée au rond-point Haggatt Hall, à St Michael. En 1999, Bussa a été nommé comme l'un des héros nationaux de la Barbade.
Il y a aussi une "Journée de l'émancipation" fête nationale, qui célèbre l'émancipation des esclaves.

Source : Itzcaribbean.com

" La révolte de Bussa a été parmi les trois grandes révoltes d’esclaves qui ont eu un fort impact sur le public aux Antilles britanniques dans les années qui ont précédé l’émancipation. La rébellion de Bussa a été suivie par la rébellion de Demerara en Guyane et par une plus grande rébellion en Jamaïque de 1831-1832."
[Noirs & conscients ]

jeudi, janvier 19, 2017

RÉACTION DU CRAN SUR LES DATES DE COMMÉMORATIONS DE L'HISTOIRE DE L'ESCLAVAGE, CONTRE LES DISCRIMINATIONS TERRITORIALES DU JOUR FÉRIE, ET POUR UN MOIS NATIONAL DE LA MÉMOIRE ET DE L'HISTOIRE DES PEUPLES NOIRS.


Pour ce qui est des commémorations liées à l'esclavage, la bataille des dates a été relancée. Un amendement a été introduit dans le projet de loi pour « l'égalité réelle », puis retiré. Les protestations se font entendre en tous sens. Certains affirment que seul le 10 mai peut être la date nationale, d'autres demandent que le 23 mai soit aussi reconnu en tant que tel.

Dans ce débat passionné, la position du CRAN est claire. Elle a été défendue par son président, lors d’une audition au Sénat en décembre 2016. Le CRAN estime que ces dates diverses ont leur légitimité, mais que cette querelle qui dure depuis très longtemps ne doit pas occulter l'enjeu essentiel : la réparation. Car « commémorer, c'est bien, réparer, c'est mieux », a déclaré Louis-Georges Tin.
Par ailleurs, si vraiment, on veut absolument parler de date, le CRAN estime que le véritable enjeu est moins de valoriser telle ou telle date, mais bien plutôt de faire que cette date, quelle qu'elle soit, soit un jour férié et chômé. Pour le coup, ce serait une véritable de réparation.

En effet, le vrai problème est là : tandis que les ultramarins bénéficient d'un jour férié en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte, ce qui est tout à fait légitime, dans l'hexagone, il n'y a rien de tel, ce qui constitue objectivement une discrimination territoriale. Dès lors, les personnes qui, dans l'hexagone, désirent célébrer la mémoire de leurs ancêtres, doivent prendre sur leurs congés, ou perdre une journée de salaire. « En d'autres termes, c'est une commémoration censitaire, et nous devons payer pour avoir le droit de célébrer la mémoire de nos ancêtres, ce qui est inacceptable », a déclaré Théo Lubin, vice-président du CRAN chargé de la mémoire.

C'est pourquoi le CRAN demande au gouvernement d'amender le projet de loi égalité réelle lors de son passage en seconde lecture à l'Assemblée nationale, et de prévoir un jour férié et chômé, quel qu'il soit, et qu’un mois pour la mémoire et l’histoire des peuples Noires soit institutionnalisé. Si cette demande n'est pas satisfaite, le CRAN se réserve le droit de porter devant le tribunal administratif une action de groupe contre cette discrimination territoriale dans l'accès à la mémoire.

« Etant à l'origine de la loi sur les actions de groupe qui, depuis novembre 2016, permet aux citoyens de porter plainte ensemble, nous sommes disposé à l'utiliser pour ce sujet de la plus haute importance, puisqu'il s'agit d'un crime contre l'humanité », a conclu Louis-Georges Tin.