vendredi, avril 20, 2012

Dékré abolisyon lesklavaj 27 avril 1848 An tradiksyon Kréyol Rodolf Etienne Edition bilingue


A paraître… 
Sortie prévue : 15 mai 2012
Dékré labolisyon lesklavaj 27 avril 1848 – Decret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848. Edition bilingue. Rodolf Etienne. Mai 2012 - Macré-Lorillo Editions. 
Kréyol 
« Ministè Lamarin ek Lékoloni – Direksyon Lékoloni 
Larépiblik Fransé 
Libèté – Egalité – Fratènité 
An non Pep Fransé
 Gouvènman pwovizwa, 
Konsidéré ki lesklavaj sé an krim kont ladinyité nonm ; 
Ki lè’y ka mété libèté nonm anba chenn, y ka détjui prensip natirel dwa ek dèvwa ; ki y sé an gran outrajkont prensip menm Larépiblik, kidonk : « Libèté – Egalité – Fratènité » ; 
Konsidéré ki si an lalwa séryé pa té ka suiv lamenm pwoklamasyon yo za fè parapot a labolisyon lesklavaj, sé té ka’y lakoz, adan sé koloni a, an pli gran dézòd ; Ka dékrété : 
Prèmyè artik - Lesklavaj ka’y, an sel kou a, aboli adan tout koloni ek posésyon fransé, dé mwa apré pwomilgasyon dékré tala ek adan yo chak la. A moman pwomilgasyon dékré tala adan sé koloni a, tout chatiman korporel, tout zafè lavant nonm ki pa lib, ka’y enterdi. 
Dézyem artik - Sistenm angajman-pou-an-tan yo té établi Sénégal ka’y abwojé. 
Twazyem artik - Gouvernè oben Komisé jénéral Larépiblik ni pou chaj asiré lalibèté jénéral Matinik, Lagwadloup épi dépandans li, Laréyinyon, Laguiyàn, Sénégal ek dot établisman fransé lakot oksidantal Lafrik, lilet Mayot ek dépandans li ek Laljéri. 
Katriyem artik - Tout ansyen esklav ki kondané anba lapenn yo kriyé afliktif oben koreksyonel pou zafè ki, si yo té moun lib pa té ka’y mérité chatiman, ka’y amnistyé. Yo ka’y viré-rapatriyé o péyi tout moun yo té dépòté pou rézon sékirité administratif. 
Senkyem artik - Lasanblé nasyonal ka’y katjilé lendemnité yo ka’y pou akowdé ba kolon. 
Sizyem artik - Sé koloni a, padavrè yo pirifyé laservitid, ek posésyon Lézenn pou otan, ka’y ni riprézantan Lasanblé nasyonal. 
Sétjem artik - Prensip nasyonal silon kiles : « Latè Lafrans ka afranchi tout esklav ki touché’y » ka’y aplitjé pou koloni ek posésyon Larépiblik. 
Uitjem artik - Pou tan ki ka vini, menm si sé an péyi étranjé, y enterdi pou tout fransé posédé, achté oben vann esklav, ek jwenn bò nenpot model trafik oben eksplwatasyon kon sé tala, ki-si-swa direktiman, ki-si-swa tout dot mannyè. Tout transgrésyon asou sé dispozisyon tala ka’y lakoz laprivasyon kalité sitwayen fransé. Pou otan, sé fransé a ki ka’y anba kout lalwa tala, lè dékré tala ka’y pwomildjé, ka’y ni an tan twa lanné pou ranjé zafè yo. Sa ki ka’y vini pwopriyétè esklav an péyi étranjé, pa éritaj, leg oben mariyaj, ka’y pou, anba menm lapenn tala, afranchi yo oben alyéné yo pou menm tan lanné a, dépi koumansman posésyon yo. 
Névyem artik - Minis Lamarin ek Lékoloni ek minis Ladjè ni pou chaj lekzékisyon dékré tala, silon koumandman yo. 
Pari, an konsey Gouvènman, 27 avril 1848.

Français Décret relatif à l'abolition de l'esclavage dans les colonies et les possessions françaises du 27 avril 1848 

 Le Gouvernement provisoire, 
Considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité. Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l'abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,
Décrète : Art. 1er. L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d'elles. A partir de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres, seront absolument interdits. 
2. Le système d'engagement à temps établi au Sénégal est supprimé. 
3. Les gouverneurs ou commissaires généraux de la République sont chargés d'appliquer l'ensemble des mesures propres à assurer la liberté à la Martinique, à la Guadeloupe et dépendances, à l'île de la Réunion, à la Guyane, au Sénégal et autres établissements français sur la côte occidentale d'Afrique, à l'île Mayotte et dépendances et en Algérie. 
4. Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines afflictives ou correctionnelles pour des faits qui, imputés à des hommes libres, n'auraient point entraîné ce châtiment. Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative. 
5. L'Assemblée nationale réglera la quotité de l'indemnité qui devra être accordée aux colons. 
6. Les colonies, purifiées de la servitude, et les possessions de l'Inde seront représentées à l'Assemblée nationale. 
7. Le principe que le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche est appliqué aux colonies et possessions de la République. 
8. A l'avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînera la perte de la qualité de citoyen français. Néanmoins les Français qui se trouvent atteints par ces prohibitions, au moment de la promulgation du présent décret, auront un délai de trois ans pour s'y conformer. Ceux qui deviendront possesseurs d'esclaves en pays étrangers, par héritage, don de mariage, devront, sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans le même délai, à partir du jour ou leur possession aura commencé.
9. Le ministre de la Marine et des Colonies et le ministre de la guerre sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. 
Fait à Paris, en Conseil du Gouvernement, le 27 avril 1848 

  Dernière de couverture

Je m’entends souvent dire : « Mais à quoi cela sert-il donc de traduire des textes qui sont déjà en français ? ». Et là, je n’y couperai pas ! J’accepte ! Mais je dis aussi, et j’insiste même, que la résonnance et la maturité de notre poétique créole se valent par des actes comme ceux-là… 
Traduire les décrets d’abolition de l’esclavage en créole ! L’idée aurait quelque chose de saugrenue, de sauvage… presque, non ? C’est qu’elle m’a bien fait rire lorsqu’elle m’est venue, cette idée. En voilà une qui devrait bousculer, secouer le cocotier… Et tant pis pour la trique ! 
On dit que la langue vernaculaire véhicule « son » flot(s) de mémoire(s). On dit aussi qu’elle dynamise les atavismes, les cristallise parfois. C’est certainement vraie… et dans un cas comme dans l’autre ! Mais ce qui nous paraît essentielle ici, c’est qu’elle porte en elle les germes de nos identités et cultures…
Nous signalerons Aimé Césaire. Il nous aura servi invariablement de lune éclatante dans la nuit épaisse de nos mémoires et de nos histoires. Il nous aura illuminé de sa droite patience. Mouvement ? Oui ! Mais non pas d’inertie, ni de renoncement. Mais d’action. 

Un pas, un autre pas, encore un autre pas et tenir chaque pas gagné… 

Rodolf Etienne

dimanche, avril 15, 2012

R.I.P le saxophoniste soul ANDREW LOVE (21 Novembre 1941 - 12 avril 2012)


BIEN TRISTE NOUVELLE POUR LES AMOUREUX DE MUSIQUE SOUL!!! -

avec le trompettiste Wayne Jackson, Andrew Love était la moitié de THE MEMPHIS HORNS la mythique section cuivre du label STAX.

Les Memphis Horns furent sans doute la plus grande section de cuivres soul de tous les temps. Ils furent une partie essentielle de la formule Stax dans les années 60 et 70, ainsi que des contributeurs prolifiques pour de nombreuses autres sessions qui suivirent la fin du fameux label. Bien qu'aujourd'hui le nom de MEMPHIS HORNS soit identifié au seul duo qu'Andrew Love a formé avec le trompettiste Wayne Jackson, la section de cuivre à également compris à un certain moment le saxophoniste ténor Ed Logan, les trombonistes Lewis Collins et Jack Hale, et le saxophoniste baryton James Mitchell. Ce fut la formation qui enregistra pour RCA dans les années 70, des albums produits par Booker T. Jones et d'autres. Ils ont également joué derrière King Curtis et Aretha Franklin dans les années 70. Mais ils sont surtout connus pour leurs apparitions sur des chansons de pratiquement tous les artistes Stax: Isaac Hayes, Otis Redding, Rufus Thomas, Sam and Dave et bien d'autres. Le duo Jackson et Love ont publié leur propre LP en 1992 pour un label indépendant, "Flam Out" produit par leur ancien compatriote de chez Stax Terry Manning .

Les Memphis Horns sont apparus sur presque tous les enregistrement du label Stax qui comprenaient une section cuivres - avec ainsi que sur les albums d'autres artistes comme The Doobie Brothers, James Taylor ou U2.

Dans le années 70, ils ont enregistré avec Al Green , Neil Diamond, Elvis Presley , James Taylor, The Doobie Brothers, Don Harrison Band et Stephen Stills (avec qui ils ont tourné en 1971).

Dans les années 80, ils ont joué derrière Sting et Peter Gabriel et U2 .

Dans les années 80 et 90, Wayne et Andrew ont énormément travaillé avec le groupe de blues Robert Cray Band . Ils ont fourni leurs estampilles funky/soul sur cinq albums du groupe:Strong Persuader (1986); Don't Be Afraid of the Dark (1988); Midnight Stroll (1990); I Was Warned (1992); Sweet Potato Pie (1997).

En 2008, Memphis Horns seront intronisés au Musicians Hall of Fame et enregistreront avec Jack White (White Stripes, The Raconteurs) et Alicia Keys sur la chanson "Another Way to Die" pour le 22ème film de James Bond Quantum of Solace.

DISCOGRAPHIE:

1970 The Memphis Horns
1972 Horns for Everything
1976 High on Music
1977 Get up and Dance
1978 Memphis Horns Band 2
1979 Welcome To
1992 Flame Out
1995 The Memphis Horns with Special Guests
1996 Wishing You a Merry Christmas

vendredi, avril 13, 2012

Johann Friedrich Blumenbach


The German scientist Johann Friedrich Blumenbach, who in 1795 divided the human species into into five groups and called races. On the basis of his craniometrical research (analysis of human skulls.
* The Caucasian race white
* The Mongolian race yellow
* The Malayan race brown
* The Ethiopian, race black
* The American race red –

jeudi, avril 05, 2012

Rara ou les particularités de Pâques en Haiti

Les festivités rara, liées au culte vaudou, qui ont lieu pendant le temps de carême (pour les chrétiens catholiques), ne traduisent pas en réalité une simple coïncidence.

Pour des représentants de plusieurs groupes de la vie nationale, entre autres, les catholiques et les vodouisants, cette commémoration a une double signification du point de vue socioculturelle et historique pour le peuple haïtien en particulier et pour le monde en général.

Interrogés par AlterPresse, Mgr Pierre André Dumas, le prêtre vaudou Max Beauvoir et le professeur à l’Université Jean Yves Blot, s’accordent sur le fait qu’avec les festivités rara, la célébration de Pâques, marquée par ces spectacles musicaux ambulants qui drainent des milliers de participants, revêt un cachet spécial qui correspond à la culture haitienne.

Pour Mgr Dumas, également coordonateur de la plateforme Religions pour la paix, les festivités rara reflètent bien l’identité du peuple haïtien tant du point de vue social que du point de vue culturel.

Il souligne l’identification sociale et culturelle : « socialement, ces festivités regroupent toutes les couches sociales du pays et, culturellement, elles symbolisent une manière propre à ces couches sociales d’extérioriser leur joie », signale Mgr Dumas.

Suivant les « hypothèses », et du point de vue historique, le rara rappelle la célébration de la joie des anciens esclaves pendant la période de carême notamment le dimanche de Pâques.

Ainsi, le rara qui n’a rien de négatif, a toute sa place au sein de notre société et pourra contribuer à son évolution, pense Mgr Dumas.

Le prêtre vaudou Max Beauvoir met plutôt l’accent sur le rara en tant que « forme de cérémonie religieuse » qui contribue à l’établissement d’un « climat de paix » dans le pays.

Pour lui, il s’agit d’une « manifestation de réjouissance des citoyens », une célébration de la liberté retrouvée après de longues années d’esclavage.

En même temps, cette tradition reflète bien l’identité de tous les Haïtiens socialement et culturellement, souligne Max Beauvoir.

Le professeur à l’Université, Jean Yves Blot, considère que, même si ces festivités (rara) se déroulent à l’un des temps fort de l’Église catholique [le carême], il n’y a pas vraiment une corrélation entre les deux pratiques, précise l’anthropologue.

C’est une manière propre à une couche précise de la société de manifester sa joie, souligne-t-il en relevant que le rara reflète « l’identité du peuple haïtien ».

Mgr Pierre André Dumas, le prêtre vaudou Max Beauvoir et le professeur Jean Yves Blot s’accordent à dire que le rara n’a rien de « négatif » et ils plaident pour la mise en valeur et la conservation de cette pratique culturelle.

Pour appuyer la célébration cette année de cette fête populaire notamment dans les zones les plus réputées comme Léogane (ouest), le gouvernement haïtien, via le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC), contribue à la réalisation des festivités à hauteur de deux millions de gourdes (50.000 USD).

Pour l’utilisation fertile de cette fête populaire !

Dans presque toutes les villes de provinces et sections communales du pays, le rara fait aujourd’hui, comme le veut la tradition en cette saison de Pâques, l’actualité. Cette année, plusieurs bandes de rara en profitent pour faire une campagne de sensibilisation contre le choléra.

toutes les villes de provinces et sections communales du pays, le rara fait aujourd’hui, comme le veut la tradition en cette saison de Pâques, l’actualité. Cette année, plusieurs bandes de rara en profitent pour faire une campagne de sensibilisation contre le choléra.

La fête des Pâques est marquée en Haïti par les festivités de rara tenues un peu partout dans le pays. En province, notamment à Léogâne, à Paillant, c’est l’effervescence populaire. Si des bandes dans plusieurs sections communales du Bas-Artibonite gardent intacte la tradition de faire danser des milliers d’individus au rythme des « vaksin, bambous, tambours et cornets », d’autres utilisent des instruments à vent, notamment des trompettes et saxophones, pour faire polémique aux bandes rivales. Les bandes de rara de Jean Denis, Pont Benoit, Carrefour Ogé, Gros Chaudières, Liancourt, Désarmes et La Chapelle, pour ne citer que ces localités-là, sont mobilisées depuis environ un mois dans le but de préparer leurs défilés. On compte par milliers les jeunes et adultes affublés de couleurs, de maquillages et de miroirs qui font le spectacle dans les rues.

L’objectif majeur du rara consiste à offrir l’opportunité à la population rurale de se défouler. Il peut être également l’occasion de sensibiliser la population sur des problèmes sociaux et sanitaires. « Le rara ne peut pas être limité à une simple question de réjouissance populaire », soutient un membre de l’Union des Rara de Léogâne (Ural). La question de savoir comment profiter au maximum de cette fête populaire fait débat à Léogâne. « Le rara doit constituer cette année une source génératrice de revenus, un espace de reconstruction de la ville et de sensibilisation contre les épidémies, spécialement le choléra», estime un membre de l’Ural. C’est ce qui aurait justifié le choix du thème « Avek rara lavi ka fleri ».

La réalité saute aux yeux. Les activités financières montent d’un cran à l’occasion des raras à Léogâne. C’est le temps des vaches grasses pour les musiciens. Ils sont des centaines assurant l’animation dans une trentaine de bandes financées pour la plupart par des fans vivant à l’étranger. « Nos musiciens sont des salariés engagés spécialement pour la saison du rara. On dispose d’environ 80 000 gourdes pour l’animation », a révélé un chef de bande, précisant avoir consenti régulièrement des débours pour l’entretien des instruments : trompettes, vaksin, tambours, tchatcha, trombones, saxophones, clairons, bambous, cymbales, barytons. D’autres dépenses sont consenties afin de mettre au point les décors. Le comité directeur des bandes finance également l’achat des uniformes, de la nourriture et des boissons pour les musiciens et danseuses. Le montant total dépensé pour rendre possible les prestations des bandes est évalué à peu près à 900 000 mille gourdes.

Plusieurs membres d’organisations de rara agitent l’idée de rentabiliser cette fête populaire en utilisant l’internet et les droits d’image. A l’instar du carnaval, le rara a d’énormes possibilités de générer de l’argent. « On peut vendre le spectacle », croit Ernst Vilsaint, dirigeant d’une bande. « Nous pouvons réfléchir afin de voir comment donner une autre dimension à cette fête traditionnelle », soutient un musicien.

Contre le concept carnaval rural

Un autre point fait l’objet de débat à l’occasion du rara. Le plus souvent, on surnomme les festivités du rara : « carnaval rural ». « Le Rara n’est pas du carnaval rural », réplique Jean-Yves Blot, lors d’une intervention sur les activités de rara à Léogâne. Le professeur à l’université rejette l’idée selon laquelle le carnaval serait une fête urbaine alors que le Rara serait une manifestation rurale. Selon Jean-Yves Blot, le Rara n’est pas seulement la fête, les réjouissances. Cette fête populaire est inscrite dans une culture et, plus précisément, dans la religion vaudou marquée par des expressions corporelles et danses. La danse dans le vodou est sacrée, rappelle le vice-doyen à la recherche de l’UEH.

« Originellement, le rara est de tradition indienne. Le phénomène a évolué et a été rattrapé par les esclaves qui profitaient de leur temps libre pour se divertir. Les houes, les serpettes, les lambis (à l’instar d’une corne de bœuf) des Indiens constituaient, entre autres, leurs instruments de base », enseigne Louis Lesly Marcelin, dit Samba Zao. Deux éléments forment l’identité du rara, d’après lui. Les instruments traditionnels : tambours (kata), bambous, « vaksin », « graj », cornets de zinc que le soufflant percute avec des baguettes. Ensuite, le rara sort généralement d’un péristyle. La bande est formée sous l’égide d’un loa ou d’un saint protecteur. Par exemple, un rara peut s’appeler « L’Étoile Sainte-Marie », un autre, « L’Étoile Salomon ». Les formats de rara sont diversifiés. Une bande peut se produire tout simplement avec des tchatchas, des voix et cinq bambous ventilés suivant une structure hiérarchisée.

À Pestel et également à Baradères, on utilise un bambou sur lequel plusieurs personnes percutent avec des baguettes. D’autres groupes utilisent deux cornets et un « vaksin », indique le leader de « Samba yo », assimilant les rara qui utilisent le saxophone et la trompette à des bandes à pied du genre « Diabolo » (mardi-gras). Parfois, les soufflants qui travaillent durant les trois jours gras se produisent dans des bandes de rara en interprétant les mêmes séquences des méringues carnavalesques.

Le coup d’envoi des festivités est donné dès le Mercredi des cendres. Les comités directeurs des bandes de rara commencent alors la mobilisation pour être à point, le Vendredi saint, sur les plans mystique, financier et musical. À partir du dimanche des Rameaux, les bandes se trouvent dans l’obligation de « kase fèy ».

Le rara, héritage ancestral et culturel, occupe une place importante dans la paysannerie haïtienne. La véritable fête rurale à l’occasion de laquelle les familles d’une même localité partagent leurs émotions et expriment leurs frustrations.

Le budget du rara à Léogâne, cette année, s’élève à un peu plus de 12 millions de gourdes, mais le gouvernement haïtien n’a voulu verser que 2 millions de gourdes, selon les membres de l’Union des Rara de Léogâne.

Hudler Joseph

26/04/2011

Le RARA, danses et musiques en peinture dans le Naïf Haïtien


Traditionnellement le RARA se faisait après le labeur agricole, les paysans à l’appel de la conque de lambi, dansaient sur des rythmes djouba, et kongo, la kontredans (une version de la contredanse européenne, ou quadrille) et le mereng peyizan (meringue paysan). Les danseurs de chaque groupe de RARA exécutent le maskawon, le mazòn et des danses circulaires, telle que la danse du bâton, appelée batonis ou les majè jon (du français "majeur jonc") tournoient leurs bâtons avec leurs pieds aussi. Les sarabandes rythmées du RARA se font dans les danses de chay o pye (du français "charge au pied") et le rabòdaj qui demande un jeu de pieds recherché faisant ressortir les éclats bigarrés des costumes. Les danses du RARA se composent d’éléments empruntées à la fois au carnaval avec le maskawon et au Vodou ( kongo) délimitant ainsi le répertoire du RARA de pâques. Les danses du RARA sont donc un héritage vivant du passé colonial aux racines africaines.

Emmanuelle Bramban














RARA la simène sainte


Le RARA est une musique à la polytonalité dissonante. Une musicalité qui s’articule autour d’un ensemble d’instruments composés principalement de : - Des tambours en peaux de chèvre (kongo) - Du MANOUBA, lamelle métalliques fixée à une caisse instrument de d’origine africaine - De l’ OGAN , dont le son provient de deux bouts de fer que l’on entrechoque et qui est l’instrument de la musique sacrée - Des VAKSINS ou vaccines , des tiges de bambou de toutes les tailles et de sons différents dans lesquelles le musicien souffle tout en le percutant avec des petites baguettes, qui seraient d’origine amérindiennes. Néanmoins les VAKSINS, produisent des sons graves hypnotiques et des motifs mélodiques dans un style proche du hoquet rappelant curieusement certains styles vocaux d'Afrique centrale. - Des KLEWONS longues trompes métalliques évasées qui rappellent les instruments à vent africains - De la Graj, le grattoir, des CHACHAS… la liste est non exhaustive car les instruments sont également faits à partir de matériaux de récupération.

Emmanuelle Bramban