samedi, octobre 01, 2011

Un Musée Saramaca à Pikinslee pour préserver l'histoire des Marrons



PARAMARIBO – L'histoire du peuple Sa'macca doit être préservér; de manière tangible et à un endroit où les gens peuvent la visiter pour la connaitre. Un groupe de Sa'maccas a pris cette croyance à coeur récemment et ont lancé un musée dans le village Pikinslee.

En dehors d'une ville ou d'un village plus facile d'accès ... Pikin Slee se trouve à un voyage en bateau de Atjoni jusqu'à la partie supérieure du fleuve Suriname qui dure trois heures ; Atjoni se trouve elle même à trois à quatre heures de voiture vers le sud en partant de Paramaribo.
Aucune raison de s'inquiéter, disent les initiateurs du musée. "C'est un musée sur l'histoire du peuple Sa'macca; les gens vont venir le voir, parce que c'est une partie importante de notre Histoire des Noirs. Il n'y aucun autre musée pareil à celui-ci nulle part au monde", indique Berry Vrede, le porte-parole de la fondation Totomboti. Après presque un an de fonctionnement, le musée ouvre officiellement le samedi 15 Octobre.
Tribus de descendants d'Africains qui à l'époque coloniale ont choisi la liberté dans la forêt épaisse du Surinam plutôt que l'esclavage dans les plantations néerlandaises. Pendant des siècles, ils ont conservé leurs identités distinctives, se fondant sur leurs origines ouest-africaines et sur leur désir d'être isolés. Malgré tout, Mando et Edje Doekoe, des artistes sculpteurs sur bois de Pikinslee, ont estimé que leur culture était en train de s'effriter avec les développements des temps modernes qui affluent de plus en plus dans l'hinterland du Surinam.

"On peut constater de nombreux changements dans la façon dont notre peuple vit actuellement, sa façon de s'habiller, de manger, de chanter et même de construire leurs maisons. Beaucoup de choses sont différentes des traditions de notre bigi sma, nos personnes âgées. Nous avons senti que nous devions faire quelque chose avant que notre culture ne se perde totalement", indique Mando, alors que Edje écoute tranquillement, tout en approuvant avidement. "Nous devons préserver leurs choses, avant qu'elles ne soient perdues pour nous tous. Il ya des choses importantes qu'ils ont laissé derrière eux pour que nous les sachions. "




Totomboti est le nom Sa'macca pour le persistant pic-vert, probablement parce que la fondation travaille avec persistance pour atteindre ses objectifs, de la même manière que l'oiseau sait marteller le tronc d'arbre avec détermination pour attraper les savoureux insectes.

Mando et Edje, les sculpteurs sur bois aux dreadlocks, sont allés fouiner et ont collecté de objets des temps anciens pour les exposer dans le musée; ils ont trouvé des sculptures sur bois, des bancs, des tables et des encadrements de portes (buka paw), certains abandonné par des des gens qui ne connaisaient pas leur valeur ou qui semblaient s'en ficher.
"Nous sommes allés dans tous les villages pour voir ce que nous pouvions collecter. Nous avons même acheté des choses que les gens n'utilisaient plus. Pour nous il était important de montrer comment nos bigi sma vivaient dans le passé ", explique Mando.

Pikinslee a été choisie comme emplacement pour le musée, non seulement parce que Mando et Edje viennent de ce village, mais aussi parce que - avec près de 3000 habitants- il est l'un des plus grands villages Sa'macca au bord de la rivière.
"Il se trouve à une distance de Paramaribo, et oui, vous deveez traverser quelques sulas (rapides) sur votre route, mais si vous allez en amont du fleuve et que vous ne passez aucun sulas, vous n'avez pas vraiment été dans l'arrière-pays, n'est-ce-pas? ", dit Berry Vrede. Avec le juriste Eduards Justine, cet homme direct, paternel a assumé la tâche de représenter la fondation à Paramaribo. Aux Pays-Bas, un comité de pilotage Totomboti, a pu aider à trouver le financement pour démarrer le projet.
Vrede affirme que le musée est important au-delà des raisons évidentes de préservation de la culture. "L'histoire du peuple noir n'est nulle part ailleurs autant préservée qu'elle l'est ici, donc maintenant, en l'affichant pour que le monde la voit, nous espérons que le musée apportera de l'emploi à la population de Pikin Slee, et bien sûr l'éducation pour nos jeunes qui ont besoin de savoir comment notre peuple vivait", dit-il.

Le musée a déjà attiré l'attention internationale. Mando et Edje ont voyagé en Guyane française le week-end des 16 et 17 Septembre, pour assister à une conférence des curateurs de musées des Caraïbes. "Ils ont été invités à assister, ce que nous considérons comme une sorte de reconnaissance", affirme M. Vrede.


Il dit maintenant qu'il est temps que le "monde vienne voir le musée." La grande inauguration constituera probablement le clou de l'événement, avec un programme tornant autour de la cérémonie officielle le Samedi 15 Octobre, en plus de la projection d'un documentaire sur Pikin Slee le vendredi et un Sportsday le dimanche . "Nous voulons en faire un grand événement, pour montrer notre musée, mais aussi pour présenter les opportunités de vacances parmi nous", indique M Vrede.

Les voyagistes qui amènent des touristes au Pasensi (patience) Resort pas loin de là, savent déjà faire un arrêt au musée. Vrede est prompt à profiter de l'opportunité au jeu de mot que suggère le nom de l'hôtel : "Il faut de la pasensi pour atteindre ce musée, mais ça vaut la peine."
Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

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