lundi, mai 08, 2006

La traite negrière au Havre


Pour la première fois, la République française commémorera, le 10 mai 2006, l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage, devenus crimes contre l'humanité.

La CNT havraise n'a pas attendu cette commémoration pour dénoncer cette infamie humaine.

Nous étions même intervenus dans la presse locale au moment du classement du centre ville du Havre au patrimoine de l'Unesco.

Nous reprenons donc sans en changer un terme les exigences qui étaient les nôtres et qui sont toujours d'actualité.

Suite à quelques critiques infondées nous précisons que nous n'avons pas occulté la traite des Noirs organisée par les musulmans durant des siècles jusqu'à une époque encore récente. Simplement les musulmans n'existaient pas au Havre au XVII et XVIII.

Gageons que s'ils avaient été présents, ils auraient au même titre que les autres religions cautionné et encouragé la Traite en France.

Toute religion est l'ennemie du peuple et de la liberté. CQFD.

Lycéens et Enseignants de Porte Océane :
Débaptisons la rue du criminel Jules Masurier !

Savez-vous que durant la période de 1713 à 1792 , 68 « honorables Maisons » du Havre se livrèrent à la traite des Noir(e)s. Que durant ces années près de 100 000 Noir(e)s furent traités par les navires du Havreau cours de 392 voyages triangulaires.

Que l'on peut évaluer à 6% le nombre d'Africains morts pendant « ces voyages ».

Que ces êtres humains furent entassés, enchaînés, victimes du scorbut,de la dysenterie, traités pire que du bétail, voire jetés en pleine mer en cas de suicide ou de rébellion.

Que les bénéfices réalisés par les armateurs havrais spécialisés dans le commerce triangulaire dans les années 1770 avoisinaient les 446%.

Que de belles fortunes se firent, de belles demeures s'élevèrent dans notre ville grâce à ce commerce juteux.

Que les principales familles de négriers havrais s'appelaient : Chauvel, Begouen-Demaux, Foache, Feray, Legrand , Ruellan, Mouchel et Beaufils...(Plus de 100 armateurs négriers furent recensés localement, sans compter les bateaux naviguant sous pavillon étranger).

Qu'un certain œcuménisme régnait dans la traite puisque les Feray étaient protestants, les Homberg étaient juifs et de nombreux autres armateurs étaient catholiques (les Lestorey de Boulongne...).

Que de nombreuses fortunes havraises d'aujourd'hui sont les héritières en droiture de ces négriers d'hier.


Et Jules Masurier ?

Il faut attendre 1793 et les Révolutionnaires de la Convention pour que la traite soit interdite. A compter de Napoléon la traite se fera de manière détournée mais au vu et au su de tout le monde jusqu'en 1848 date de l'abolition de l'esclavage.


Plusieurs milliers de Noirs seront donc encore déportés par les navires havrais jusqu'au milieu du XIX ème siècle.

Cependant Masurier « jeune » est condamné en 1840 pour « trafic de nègres » avec son bateau « le Philanthrope ». Masurier et Cie passe à nouveau en procès en 1849.

En 1860, le négociant havrais Jules Masurier fait brûler son bateau à La Havane car son odieux commerce est découvert : son navire le « Don Juan» avait effectué un voyage en Afrique où il avait pris 850 Noir(e)s ; 243 moururent durant la traversée, les 607 restants furent débarqués à Cuba et vendus ! Jules Masurier fut traîné en cours d'Assises par son assureur à qui il avait demandé des dommages et intérêts pour la perte de son navire, à Rouen , en 1862, pour « traite des Noirs et baraterie ».

Acquitté comme beaucoup de ses pairs dans ce genre de procès, il dut cependant démissionner la même année de la chambre de commerce.

La loi, c'est connu, doit surtout être respectée par les pauvres.

1 commentaire:

payenneville a dit…

Ce texte malheureusement ne tient pas compte des moeurs de l'époque.
Il ne faut pas critiquer d'une façon basique sans remettre les choses dans leur contexte du milieu du 19 ème siècle.

Il s'agissait de pratique commerciale et la religion n'avairt pas grand chose à faire à ce sujet